Exprimer ses besoins, réapprendre à communiquer ?
Nous avions précédemment parlé de la crise et de l’identification des besoins comme atouts à notre développement. Toujours dans l’optique de vous aider à développer une meilleure connaissance de vous-même, voici un outil supplémentaire afin d’appréhender vos besoins et de les exprimer.
« Tu m’énerves !! Tu ne fais jamais ci. Tu fais toujours ça. Arrête de faire ça ! »
La grande majorité d’entre nous à tendance à s’exprimer de cette manière.
Ce type de phrases ont toutes un point commun ; elles sont accusatrices. Elles portent un jugement, souvent reçu agressivement et n’apportent aucune résolution à la situation.
Elles sont le résultat d’une profonde maladresse dans notre communication, car elles sont avant tout défensives. Elles cherchent un terrain d’entente sans parvenir à le dire en tant que tel. Leur objectif caché est en fait d’exprimer un besoin. Entre ce qui est dit et ce que je veux dire, il est important de ramener de la conscience sur nos besoins et ainsi de les exprimer plus habilement et poliment.
La communication non-violente
La pratique de la Communication Non-Violente (CNV) avancée par le psychologue Marshall Rosenberg est utilisée principalement dans la résolution de conflits interpersonnels. Elle présente également une utilité d’ordre intrapersonnel.
En effet, une notion indispensable à la pratique de la CNV est celle des besoins et la pertinence de leur communication. Comme déjà abordé dans notre précédent article, il s’agit d’une étape fondamentale à une bonne connaissance de soi.
Un exercice intéressant en CNV, et d’interagir sans jugement, en exprimant ses sentiments et besoins.
Ainsi, au lieu de dire « Tu mets du bazar partout, tu me rends fou(lle) de rage », nous dirons plutôt «Lorsque tu ne ranges pas tes affaires, je ressens de la colère. J’ai besoin de vivre dans un espace rangé, et c’est pourquoi j’aimerais que tu mettes de l’ordre dans l’espace commun.»
En effet, chaque émotion est remplie de sens, puisqu’elles traduisent généralement un besoin qui est ou n’est pas écouté, qui n’est pas respecté. Ainsi, la première étape, pour tendre vers plus de bien-être dans la relation, est de les identifier, de les écouter et de les communiquer en conséquence. Pour cela, cette liste pourra être une première étape du travail d’identification qui peut être fait.
Auto-jugement et auto-empathie
Un autre point central et qui nous paraît intéressant à développer est celui de l’auto-jugement, et comment en CNV on peut arriver plutôt à développer de l’auto-empathie. Si cette logique est valable dans la relation à l’autre, elle l’est aussi dans la relation à soi. Il s’agit de se libérer de son mental, de ses pensées de jugement.
Les « Est-ce que c’est bien? », « Je suis nul(le), je ne fais pas ça comme il faut. », « Est-ce que je devrais ? » sont en réalité des interprétations personnelles teintées de jugement.
Elles n’indiquent en rien nos besoins, ni comment les écouter, et ne favorise pas une communication empathique de soi à soi.
Marshall Rosenberg propose de se questionner ainsi : « Ok, pourquoi je me sens comme cela ? Car j’ai un besoin de reconnaissance et je n’en n’obtiens pas dans cette situation. C’est ok, je peux me sentir mal, c’est normal. Maintenant, qu’est-ce que je peux faire pour me sentir plus à l’aise dans ce cas-là.»
Ce discours interne me permet alors d’engager la communication avec l’autre. Je bascule d’une rumination négative d’identification d’une situation insatisfaisante à une rumination positive centrée sur la recherche de solutions et de compromis social.
Plus connectés et cohérents avec nous-mêmes
Du fait de cette communication bienveillante, nous pourrons être plus connectés et cohérents avec nous-même. Ce sont tous nos échanges, tant interpersonnels qu’intrapersonnels, qui s’en trouveront améliorés. En somme, la Communication Non-Violente est une invitation à reconsidérer notre façon de nous écouter, de nous accepter mais aussi de nous exprimer afin de répondre à notre besoin fondamental de considération et de reconnaissance dans la relation.