Je me plains constamment…

Il est fréquent d’entendre des personnes régulièrement dans la plainte, y compris à l’extérieur d’un cabinet de psychothérapie.

Moi-même, je peux être adepte de jouer les “Caliméro”, le monde est injuste, tout est contre moi !

Et j’ai longtemps cru à ce discours interne. Aujourd’hui, même si je peux conserver cette posture, je le fais en étant conscient que je suis dans cette posture, je m’en amuse et je n’y crois plus vraiment.

Dans mes accompagnements, je propose régulièrement un schéma comme base de discussion autour de cette posture symbolique et de comment basculer vers une autre posture

La pâte à modeler ou la posture d’objet

Imaginons une boule de pâte à modeler et des énergies extérieures qui viendraient faire pression sur cette boule. Un rapport de force s’instaure entre cette énergie externe et la capacité de résistance de cette boule à conserver son état initial. Cette pression extérieure, comme par exemple des mains, nous allons l’appeler “contrainte”. Si nous nous plaçons du point de vue de cette boule, son environnement la contraint en lui faisant subir sa volonté. Elle ne peut, par opposition, affirmer de volonté contraire.

 

Faites le test !

Prenez un objet quelconque à portée de main (évitez du verre !) et jetez le à travers la pièce… Cet objet ne peut opposer de résistance, il subit la contrainte de ma volonté. Il est impuissant face à ce qui lui arrive, il est victime de la volonté d’une force, d’une énergie extérieure. Cet objet ira dans une trajectoire imposée par une force extérieure et se retrouvera là, sans pouvoir agir et se diriger dans une autre direction. C’est normal me direz-vous, c’est un objet. 

Et bien, je pense que face à certains événements de vie, nous nous plaçons exactement dans cette même posture symbolique : la posture d’objet. 

La posture d’objet

Quand je place la responsabilité de ce qui m’arrive sur des causes externes, je me place dans une posture symbolique d’objet.

Les événements m’accablent les uns après les autres. J’ai tendance à repérer cette posture chez mes patients au travers d’expressions telles que : “Il faut bien travailler” “Je dois payer mes factures”…
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“Il faut”

Voici une allocution intéressante. Qui est ce “IL” ? C’est un pronom impersonnel ; c’est littéralement personne ! D’ailleurs, le verbe Falloir ne se conjugue qu’avec ce pronom, il n’y a pas de : Je faux, Tu faux, Elle faut, Nous fallons, Vous fallez, Ils/Elles fallent… Tout compte fait, ce “IL” à quoi correspond-il ? Dieu ? La loi ? Les règles ? Les principes, la tradition… Peut-être un peu de tout ça à la fois !?!

Ces expressions traduisent donc très bien ce qui se passe quand nous sommes dans cette dynamique. Nous sommes contraints par une force extérieure et nous plaçons dans une mécanique réactive.
Et que se passe-t-il quand nous nous sentons contraints ?
Si nous cédons à cette contrainte, nous sommes victimes.
Si nous résistons par l’inaction, nous procrastinons avec mauvaise conscience et culpabilité.

En psychologie, un certain Sigmund F., a décrit une instance psychique comme regroupant l’ensemble des règles et des interdits : le SURMOI.
Ce surmoi agit en nous comme un juge intériorisé qui distribue les mauvais points, nous menace et même nous condamne. Aussi nous n’avons plus besoin de personne pour nous flageller, nous le faisons nous-mêmes !

Ce mécanisme, lorsqu’il est inconscient, est propice à développer une mauvaise image de soi ou à engendrer de la dépression. Ce qui est terrible c’est que cette instance a intégré des règles qui viennent de l’extérieur. L’éducation, les lois, la morale, sont autant d’outils extérieurs qui s’imprègnent avec le temps en interne. Plus besoin de papa, maman, l’instituteur, le religieux, pour me dire “J’ai mal fait”. J’ai un outil interne qui fonctionne à présent de manière automatique et cause la souffrance !

Changer de posture

Face à la souffrance que génère ce système, il convient de changer de posture ! Il est important de nous encourager individuellement à adopter une posture de sujet.

Je vous explique comment faire, dans le prochain article !

Prenez bien soin de vous !