Trouver un équilibre dans la vie

Parler de crise, c’est reconnaître qu’un événement vient perturber l’équilibre. Face à un événement complexe, parfois traumatique, c’est tout le système qui cherche un chemin de résolution pour se réajuster. Parfois la solution est vécue très négativement par l’individu, comme quelque chose de destructeur et seulement douloureux. D’autres fois, l’individu exploite cette situation pour en faire une potentialité d’apprentissage et donc de développement.

Dans sa théorie de la désintégration positive, Dabrowski (1970) fait état de 5 niveaux présents dans le fonctionnement individuel.

Le premier correspond à un niveau d’intégration où l’individu lors de son enfance trouve une adaptation à son environnement, aux conditionnements éducatifs, relationnels qu’il reçoit. Dans cet état d’équilibre, où “tout fonctionne” et où il se sent bien, la crise sera l’élément qui lui fera quitter ce niveau 1 pour passer au niveau 2. Ici, l’équilibre est perturbé ; c’est une étape dite de désintégration. Cette crise est d’ailleurs souvent due à des sujets qui remettent en question nos valeurs et/ou nos buts dans la vie, d’où leur intensité et l’impression que tout s’écroule.

1 crise – 3 possibilités

Se présente alors 3 possibilités à l’individu, plus ou moins conscientes :

  • Retourner à l’état antérieur : le niveau 1, retrouver ses habitudes et comportements d’antan sans les remettre en question. Cet état pourrait se résumer à une sorte de régression.
  • Rester dans le niveau 2 : dans cet état de mal-être et de déséquilibre, menant généralement à une dépression voire à un passage à l’acte, le vécu est souffrance et l’individu se maintient dans un état de stagnation.
  • Dépasser cette crise grâce à ce que Dabrowski appelle le potentiel de développement. Passer cette étape est synonyme de meilleure connaissance de soi, et des choix plus en adéquation avec nos valeurs et besoins. Cet état permet à l’individu de devenir sujet, d’aller là où il ne serait pas forcément aller avant d’avoir vécu la crise et de l’avoir dépassée. C’est une étape de progression qui lui permet d’accéder au niveau 3.

Dabrowski explique qu’une fois atteint ce niveau 3, il n’est plus possible de revenir en arrière. L’état de conscience de l’individu s’en trouve modifié et toute crise sera alors abordée différemment jusqu’au niveau 4 puis 5 qui se caractérise par un état d’éveil.

 

Faire face à la crise et développer la conscience de soi

Cette théorie présente plusieurs points intéressants à mes yeux. L’idée de se servir de la crise pour la dépasser et en apprendre davantage sur soi est à mon sens un point fondamental comme j’en parlais dans un article précédent.

J’aime beaucoup l’idée également que l’individu devient ensuite autonome dans sa gestion de crise et les processus qu’il met en place. Car, en effet, l’objectif de l’accompagnement est à mon sens de d’apporter les outils développant l’autonomie de la personne sur la compréhension et la résolution de ses processus psychologiques, et ainsi retrouver un équilibre. Ou tout du moins la sensation d’équilibre. Sensation que j’illustre par l’image du cycliste. A l’arrêt, assis sur la selle et les pieds sur les pédales, l’équilibre est difficile, voire impossible. Pourtant une fois en mouvement, alors que nous choisissons par nos actions de nous mettre volontairement en déséquilibre, la sensation d’équilibre finit par se faire sentir.

Alors pour éviter tout faux départ, l’enjeu de la vie est aussi d’accepter le potentiel déséquilibre que la vie peut comporter et apprendre au mieux à le gérer.