Se motiver !

Dans le précédent article, je te parlais de la souffrance générée par la posture symbolique d’objet.

Face à la souffrance que génère ce système, il convient de changer de posture.  Il est important de nous encourager individuellement à adopter une posture de Sujet. 

L’énergie que je vais convoquer pour rééquilibrer le rapport de force avec la contrainte se nomme “motivation”.

La motivation provient de la même racine que le mot moteur, c’est-à-dire ce qui me met en mouvement. 

La motivation n’est donc pas une énergie qui vient de l’extérieur, ça ne sert à rien de l’attendre. Elle est issue du désir, ou plus précisément encore de notre volonté de nous rapprocher d’un objet extérieur.

La posture de sujet

Si je veux que mon enfant de 6 ans se brosse les dents, je peux l’y contraindre. S’il le fait, j’ai géré la situation. Mais a-t-il appris à le vouloir pour lui-même ? Peut-être le fera-t-il plus tard par habitude… Mais il y a fort à parier que le jour où vous aurez le dos tourné, il ne le fera pas. C’est toute la différence entre gestion et éducation (mais c’est un autre débat qui n’est pas l’objet de cet article ^^).

Donc, si je suis moteur, je vais pouvoir agir, être à l’origine de ce qui m’arrive et non plus en réaction à ce qui m’arrive. Je vais ainsi exprimer ma volonté (mon vouloir) et ma puissance. Et alors parler en voilà ce que “Je veux” et voilà comment “Je peux” faire pour l’obtenir ou tendre vers tout du moins.

S’exprimer en “Je veux”, peut-être cela peut choquer certains d’entre vous. On (globalement à travers notre éducation) nous a conditionnés à dire “Je voudrais”… Mais de quel temps s’agit-il ? En effet, il s’agit du conditionnel… C’est-à-dire que ma volonté est soumise à la condition de mon environnement. “Tu auras ce que tu veux SI tu es sage”, “si tu as fait tes devoirs”. Je ne juge surtout pas les parents qui pourraient utiliser ces formulations. Il est compréhensible d’utiliser certaines conditions pour que parfois l’enfant accomplisse une tâche que nous savons bonne pour lui et dont lui n’a pas forcément encore conscience. Je cherche juste à vous interroger sur l’effet que ce principe peut avoir sur le long terme, surtout s’il est systématique.

Aujourd’hui dans mon cabinet, j’ai des lycéens, des étudiants, des adultes, en grande difficulté dans leur capacité à savoir ce qu’ils veulent ! Ce qu’ils veulent pour EUX !

Comment devenir sujet ?

C’est une vraie rééducation de la pensée, de la morale, des comportements que nous entreprenons pour petit à petit parvenir à nous engager dans des actions qui font sens pour nous, à appréhender différemment des jugements extérieurs d’égoïsme et à tendre vers un épanouissement personnel.

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Dans ce nouveau schéma, le MOI prend plus d’espace, il s’épanouit !

En fait, il expérimente un plus grand espace de liberté. À l’inverse, il ressent moins de contraintes. Pour ce faire, nous allons amener le sujet à s’intéresser à deux verbes : Être et Faire. Et nous allons lui poser deux questions très simples dans la formulation mais sûrement pas dans le contenu !

  • Qui je veux être ?
  • Comment je peux faire ?

(4 mots à chaque fois, j’avais dit que ce serait simple !)

Ces questions traduisent l’expression de notre volonté et de notre puissance. C’est fondamental dans la construction de notre individualité. Elles constituent un juste équilibre entre notre idéal et l’action. En déterminant mon MOI idéal, je donne une direction à mes actions. Je sais pourquoi je fais ce que je fais. Mais la détermination de cet idéal reste de l’ordre de la pensée. Il est indispensable de basculer dans l’action, dans le concret, dans le pratico-pratique.

“Ok pour aller vers un moi idéal mais je veux y parvenir tout de suite, totalement et facilement!”

Automatisme classique de notre pensée. Pas étonnant que nous n’y parvenions pas. Et donc que notre jugement envers nous-mêmes soit dur.

Alors nous allons déconstruire cette pensée. Je vais avoir besoin d’intégrer de la patience, de la régularité et l’idée de progression. Nouvel automatisme de pensée ? “Quelle est la prochaine action anodine, à ma portée, que je peux réaliser pour avancer vers mon objectif?”

C’est l’accumulation de ces petits rien qui permettent de former le grand tout.

Changer de posture

Cette posture de Sujet n’est pas si évidente. Il y a des bénéfices à être dans la posture d’Objet, des bénéfices malsains pour nous sur le long terme certes, mais des bénéfices quand même. Nous pouvons nous déresponsabiliser de ce qui nous arrive. Et faire renoncer notre cerveau à certains bénéfices ancrés, à des conditionnements interprétés comme positifs ou efficaces, c’est un travail de longue haleine !
C’est un total changement de paradigme, de vision du monde !
Aussi dans mon approche thérapeutique, je cherche avant tout à aider chaque personne à prendre conscience de ces deux mécaniques, à trouver un équilibre entre les deux. Le déconditionnement du cerveau dans ses habitudes, dans ses automatismes, aussi bien dans les comportements que dans les liens de pensée s’apparente presque à de la micro-chirurgie.

Prenez bien soin de vous !